Ça fait un sacré moment maintenant que nous sommes tous plus ou moins aux arrêts chez nous. Pour certains, un peu plus que d’autres. Depuis le 18 mai, la situation a évolué. En effet, depuis que le pic de contamination, qui nous a laissé avec la tristesse de pertes atroces de parents, amis, proches, collègues, a entamé sa lente descente, nos dirigeants ont pris la décision de relâcher les mesures. Car oui, à côté des conséquences directes de la pandémie sur la santé des gens, les conséquences indirectes ont elles aussi pointé le bout de leur nez. Comme on dis chez moi: pas qu’un peu…
En effet, le secteur du commerce souffrant de fermetures à rallonge commençait à manquer cruellement de réserves. Certains ont même entamé des procédures de licenciement alors que d’autres ont carrément demandé la faillite. Ce dans le monde entier.
Il est vrai que les chiffres sont encourageants. Et si tout le monde applique à la lettre toutes les consignes, y compris la directive pas suffisamment affirmée du port du masque, on pourrait avoir l’espoir d’un autre demain.
Oui mais voila. Pendant le confinement, j’ai constaté que la pandémie ne touchait pas tout le monde de la même manière. Je vous passe mes voisins confondant le clap de 20 heures avec une fête des voisins, tous les soirs. Je pense aussi à tous les pressés au Brico le premier jour d’ouverture ou ceux pour qui une balade rue Neuve est un vrai « soulagement » mais le port du masque c’est pas la panacée… si, si,…
J’avais espéré, naïvement, quelque part au fond moi, que cette pandémie, cette catastrophe avant-tout humaine, allait faire en sorte que les gens aient un autre regard sur leur façon d’aborder la vie. Que ce soit dans leurs relations aux autres, mais aussi dans la façon dont les affaires sont conduites. Un exemple, les restaurateurs. Je salue de tout cœur ceux et celles qui très rapidement ont transformé leurs habitudes en proposant des plats en livraison ou un pick-up. Pour eux, une question de survie, mais les gourmets aussi, un petit peu. Ils ont rebondi et peut-être que cela sera insuffisant, mais ils l’ont fait. Ils se sont réinventés. Et pour cela, je les salue.
Puis il y a tous les autres. Ceux qui se lamentent, ceux qui se plaignent, ceux jettent leurs masques portés sous le nez par terre à la moindre occasion, ceux qui croient aux foutaises promulguées par Trump (désolée, ma langue a fourché… ou pas). Tous ces gens qui croient qu’il faut revenir à la « normale ». C’est quoi la « normale »?
Ces sociétés qui ont été contraintes de mettre les employés en télé-travail à 100 % sont-elles réellement obligées de lever la mesure alors que le travail se poursuit presque comme avant, voir mieux ?
Les commerces qui ont appris à développer leur commerce électronique ne devraient-elles pas poursuivre leurs efforts afin d’apporter une vraie expérience en point de vente et une transaction simple et efficace en ligne pour ceux qui le souhaitent ?
Oui, il y a eu des changements. La ville de Bruxelles a par exemple, profité de la situation pour étoffer son réseau vélo cycliste. A nouveau, je n’ai rien contre les cyclistes. J’aimerais moi-même pouvoir en faire un peu plus. J’ai trouvé la manœuvre de mettre tout cela en place, pendant que les gens étaient coincés chez eux, très peu éthique. Même si l’idée est bonne. Par contre, le centre à 20 avec des cyclistes qui dépassent les automobilistes, il faudrait qu’on m’explique…
Je m’éloigne…
Cette reprise est certainement nécessaire dans bon nombre de secteurs, mais n’oublions pas que nous avons réussi à acquérir de nouvelles compétences, de nouvelles habitudes, qui, pour certaines, ne sont pas trop désagréables. Oui j’apprécie la jolie file indienne chez le boulanger le dimanche matin… Ne jetons pas tout cela à la poubelle sous couvert de retour à la « normale », sous couvert de facilité. Continuons à nous réinventer.
Un jour quelqu’un m’a dis : Si tu n’avances pas, tu recules. Ça c’est tellement vrai.
Alors par respect pour le personnel soignant et tous les autres métiers, qui se sont donnés corps et âme pour nous, par respect pour notre prochain, nos enfants, nous-mêmes, continuons à nous réinventer et ne soyons pas trop pressés de retrouver cette normalité tellement dépassée. Le terme « déconfinement » n’a pas rejoint la liste des nouveaux mots du dictionnaire. Un signe?