En ce moment, je ne dors pas bien du tout, et pour cause, mon plat pays est au bord de l’implosion, ou faudrait-il parler de scission…

J’avoue j’y perd mon latin et au final, peut-être aussi un petit peu, mon amour de cet association si originale qu’est notre Belgique. Vais-je finir par me rendre à l’évidence que la Belgique n’est autre qu’un malencontreuse accident historique ? J’espère que non.

Cependant, lorsque l’on voit l’obstination de part et d’autre de la frontière linguistique, je m’interroge sur les choses qui pourraient encore nous réunir. Les frites, la bière ? Non, mais oublions toutes ces caricatures pendant un instant. En tout cas, toutes ces tergiversations et cette inaptitude à négocier une solution par rapport à cette revendication flamandes vont finir par anéantir l’esprit belge des plus convaincus.

Pour mes lectrices/lecteurs français, une petite clarification de ce qui se passe. Notre Belgique, royaume au système fédéral est composée de 3 régions : une néerlandophone, une francophone et une germanophone. En-dessous de notre gouvernement fédéral, compétent pour des sujets nationaux (sécurité sociale, défense, mobilité,..) sévissent des gouvernement régionaux, responsable sur des matières dites plus régionales (enseignement, enfance, sport,…) et ce afin de mieux répondre aux spécificités culturelles et donc principalement linguistiques de chaque région. Certes… Bruxelles, la capitale de la Belgique et de l’Europe, je tiens à le souligner a un statut bilingue mais aussi son propre gouvernement. Je ne vais pas vous parler du gouvernement des communautés car je me dis que l’absurdité est déjà apparente… Ainsi soit-il.

La ou le bas blesse, c’est que Bruxelles se trouve en territoire flamand. Autour de Bruxelles, de nombreuses communes flamandes à la base, ont une population majoritairement francophone. Ces communes bénéficient de facilités linguistiques. Pour faire simple, chacun, francophone ou néerlandophone, a un accès administratif à sa langue. Bruxelles, ces communes et une partie du Brabant flamand, font partie d’un arrondissement électoral et judiciaire appelé Bruxelles-Halle-Vilvoorde (références aux villes que la zone englobe). Cette organisation administrative permet aux personnes issues de chaque groupe linguistique de voter pour des élus de leur langue dans cet arrondissement.

Nos chers compatriotes du nord du pays voudraient voir scinder cette arrondissement. La conséquence serait la suivante : les francophones habitant l’arrondissement (et ils sont très nombreux) ne pourraient plus voter pour des francophones. Vice versa, les flamands de Bruxelles ne pourraient plus voter pour des élus flamands. Je vous épargne le détail, je simplifie. Une deuxième conséquence serait un ceinturage de Bruxelles en territoire flamand, alors que Bruxelles est majoritairement francophone.

La, ou le sujet me gène beaucoup, c’est qu’on ne tient pas compte de la réalité des habitants. On veut « flamandiser » ces francophones à tout prix. Et la, ce n’est plus vraiment une question de langue mais de volonté électoraliste et chiffres. Si les francophones de la périphérie doivent soudainement voter pour des élus flamands, les élus wallons perdraient des votes et seraient encore plus minoritaire qu’aujourd’hui. Cette minorité en elle-même est déjà une absurdité…

Pourquoi ne pas faire un vrai recensement linguistique ? Pourquoi ne pas rendre le pays tout simplement bilingue ?

Les néerlandophones veulent protéger leur patrimoine culturelle ce que je comprend et que je respecte, mais je crains que beaucoup de flamands ne voient plus ceci comme une défense culturelle. Pendant longtemps, les francophones ou wallons ont été décrits comme des fainéants, des incultes, des idiots, des chômeurs en puissance, comme si le chômage était une volonté. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de dérive. Je pense que la dérive dans l’assistanat provient plus d’une doctrine politique d’une certaine famille politique, plus que de la pratique d’une langue ou d’une origine culture.

Il est dommage que notre « pays », pays fondateur de l’Europe en arrive à un constat aussi pitoyable et j’avoue, j’ai aujourd’hui honte d’être belge… Et c’est dommage.

Nous irons voter au mois de Juin et je pense que d’ici la, des tonnes d’horreurs seront encore versées sur les uns comme sur les autres, et les clichés s’accentueront encore plus. Quel gâchis… Oh mon plat pays, tu me manque déjà.

PS : note pour le lecteur : Je suis néerlandophone d’origine, bilingue et surtout bruxelloise et belge.

Amis belges, qu’en pensez-vous et surtout amis français, quelle est votre perception de ce drole de drame ?

Étiqueté dans :

,

À propos de l'auteur

Fashiongeekette

Quadra et j'aime ça, parce que les quadra c'est le pouvoir - Bruxelloise - Addict aux produits de beauté - Passionnée de mode - Amoureuse de son Big et de sa Pitchoun

Voir tous les articles